C’est allongé sur un tapis de sol, confortablement installé, les yeux fermés, que l’on est invité à
prendre un « bain sonore » ou « massage sonore ». Le soin est orchestré par une personne
formée à l’art de faire résonner les bols tibétains, aussi appelés bols népalais ou bols
chantants : ils produisent… des harmonies qui entraînent la sensation d’être enveloppé
dans une épaisse matière sonore. « Dès les premières séances, de profonds changements
peuvent survenir grâce au lâcher-prise », constate Alena Gaponova, professeure de yoga à
la Maison des Marronniers, dans l’Essonne… Contrairement à la méditation, qui demande de
l’entraînement, les bains sonores entraînent naturellement lâcher-prise et conscience de
l’instant présent. Alena Gaponova vante aussi les bienfaits pour le sommeil. « Si ces bains
sonores sont surtout indiqués pour induire le calme et le rééquilibrage du système
nerveux »…
La vague des bains sonores
De plus en plus de studios de yoga en France programment de telles séances,
individuelles ou collectives…. Certains professionnels de santé s’y intéressent aussi à l’instar
de Céline Le Page, infirmière de métier, qui a suivi une formation à l’Institut des Arts de la
Voix près de La Rochelle : « Dans mon activité de soignante, je passe mon temps à courir
d’un malade à l’autre et à leur prodiguer des soins qui peuvent parfois leur faire mal. Alors par la
sonothérapie, je cherche à développer une activité pour aider autrement les patients », confie-t-
elle.
Bains sonores en services de soins palliatifs
Les bains sonores se sont même invités à l’hôpital : de 2011 jusqu’au début de la crise
sanitaire, la sonothérapeute Catherine Lefebvre intervenait dans le service des soins
palliatifs du CHU de Saint-Étienne… elle se rendait dans les chambres de patients en fin de
vie… « C’est entre autres, grâce à la détente profonde, que peut s’enclencher un processus
thérapeutique, comme parfois le soulagement des douleurs ou l’apaisement des
angoisses ; les participants expriment une diminution de divers symptômes liés au stress,
comme la sensation de peur, l’estomac noué, l’anxiété, les tensions et l’énervement »,
récapitule Catherine Lefebvre suite à l’enquête de satisfaction … La sonothérapeute
souligne aussi l’intérêt de montrer aux patients que leur corps, devenu synonyme de
souffrances, peut encore leur amener des moments de plaisir au travers des soins sonores.
Dans l’une des plus grandes écoles formant à l’utilisation des bols tibétains, l’Institut Peter
Hess notamment présent en Belgique, un cursus est dédié à l’accompagnement de
personnes en soins palliatifs.
Chamanisme mongol à la cancérologie moderne
Le nom de « bols » chantants est très pertinent si l’on considère l’hypothèse de leur
origine : il s’agirait en effet de récipients en cuivre à usage culinaire, martelés par les
populations nomades des plateaux de Mongolie. Des chamans se seraient les premiers
intéressés aux sons et aux vibrations qu’ils produisent lorsqu’ils sont percutés.
Ensuite, les prêtres de la religion Bôn puis les moines bouddhistes ont adopté la pratique.
Selon la tradition tibétaine, un alliage de sept métaux doit être employé… Dans les
temples bouddhistes, on continue aujourd’hui encore à faire résonner ces bols en
accompagnement des pratiques méditatives.
Dans les années 1990, un prestigieux cancérologue nord-américain, le Dr Mitchell L.
Gaynor, publie un livre sur les bienfaits des bols tibétains en complément des traitements
anticancéreux conventionnels : « Sounds of Healing » (Les sons qui guérissent), sorti en
1999. D’après un article publié dans The New York Times, c’est à la suite de sa rencontre avec
un patient d’origine tibétaine, un moine, qu’il s’intéresse au sujet puis propose des soins à ses
patients.
En Europe à la même période, l’ingénieur physicien allemand Peter Hess commence à
diffuser la pratique et à l’enseigner : lors d’un voyage au Népal, il observe, en effet,
l’importance du son lors des soins médicaux traditionnels, et il décide d’adapter la pratique à
la société occidentale en se focalisant sur les problèmes de stress chronique. En 1997, il
crée en Allemagne sa première école. Aujourd’hui, on dénombre une vingtaine d’antennes de
l’Institut Peter Hess dans le monde…
Ces bains sonores apparaissent comme étant une pratique récente en Occident, et
pourtant, plusieurs recherches médicales ont déjà été menées. Une étude parue en mai
2013 dans Psycho-Oncology1 indique que la méditation tibétaine par le son favorise le
maintien des capacités cognitives chez les malades du cancer du sein traitées par
chimiothérapie. Une revue scientifique datant de juin 20202 fait, quant à elle, état de quatre
autres études publiées : elle conclut qu’il existe des arguments solides en faveur de
bénéfices aux plans psychique et cardiovasculaire.
L’effet des sons binauraux sur les ondes cérébrales
La sonothérapie a tout naturellement sa place dans les centres de médecine intégrative,
comme à l’Institut Rafaël, à Levallois-Perret, près de Paris, où des bains sonores
« harmonisants » sont proposés aux malades de cancer : « Les patients, par une écoute
active, rentrent dans un état de profonde relaxation, espace où leurs ressources personnelles
peuvent être éveillées et stimulées », nous explique avec enthousiasme le
musicothérapeute François-Marie Dru. …
Le cerveau dans tous ses états
… les « ondes cérébrales », invisibles mais mesurables à l’aide d’électrodes utilisées pour la
réalisation d’encéphalogrammes et permettant, par exemple, l’étude de l’activité du
cerveau pendant le sommeil. Les mesures révèlent différentes fréquences correspondant peu
ou prou aux différents états de conscience… C’est ainsi qu’on peut considérer que les bains
sonores, à l’instar des pratiques entraînant des états de relaxation profonde, permettent
de maintenir un état propice à l’auto-guérison.
Des bains qui font vibrer l’eau du corps
En plus des sons émis par les bols tibétains, des vibrations sont aussi produites, ressenties
plus ou moins intensément dans le corps pendant le bain sonore. « Parce que nous sommes
constitués d’eau à 65 % en moyenne, les ondes vont se propager dans tout l’organisme comme
à la surface d’un lac, entraînant une sorte de massage en profondeur, d’où un état de bien-être
très intense », avance Alena Gaponova, professeure de yoga pratiquant les bains sonores.
Certains nœuds peuvent se délier et l’on ressent que l’énergie circule mieux dans le corps.
… Quelques contre-indications : … «… pendant la grossesse avant 4 mois et après 8 mois,
… après une fracture récente… en cas de port d’un pacemaker… certaines maladies
psychiatriques ».
La sonothérapie pour tous ?
Les bols tibétains ne sont pas les seuls à résonner pendant les séances de bain sonore : des
bols en cristal de quartz, des carillons ou encore des gongs sont également employés. Et
pourquoi pas xylophones, guimbardes, ou encore didjeridoo ? « Ce n’est pas tant la facture
de l’instrument qui importe, mais sa capacité à faire vibrer, avec une intensité différente, l’eau de
notre corps », estime François-Marie Dru qui poursuit : « Chaque instrument entrera plus en
résonance avec tel ou tel organe »….
1 https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/pon.3296
2The human health effects of singing bowls: A systematic review, Jessica Stanhope, Philip
Weinstein, Complementary Therapies in Medicine, Volume 51, 2020
Marie Valentine Nagale,
Sonothérapeute -Guidances vibratoires
(séances individuelles et collectives)
Sur RDV à vibra.son.or.contact@gmail.com
– avril 2024 – Newsletter Arbre de vie et des sens collectives
Marie Valentine propose à Lyon et sa région, des bains sonores. Sa voix, ses chants intuitifs et
ses instruments (flute, bols chantants, carillon,, …) sont des outils précieux pour vous
accompagner.
Pour allez plus loin : « Tout est vibrations. Exploration des pouvoirs du son. », François-Marie Dru, éd. Leduc, 2021
Un article d’Alternative Santé mis à jour le 12/07/2023 par La rédaction