L’inflammation, source de toutes les maladies
Toutes les douleurs, toutes les pathologies reposent sur un terrain enflammé. On pourrait rapidement définir le processus inflammatoire comme une réaction utile, intelligente du système immunitaire face à une agression. Cette agression peut être une blessure ou une infection par exemple.Ça peut être un processus de mutation cellulaire comme dans le cancer. Dans ces cas là, le système immunitaire va déclencher toute une série de réactions afin de protéger l’organisme en nettoyant, éliminant, réparant, régénérant les zones agressées ou infectées. En cas d’infection virale ou bactérienne par exemple, tout va être mis en place pour détruire et éliminer les virus et/ou les bactéries qui se développent et créent ce que l’on appelle une pathologie infectieuse comme une cystite ou une bronchite.
Toutes les manifestations en « ite » sont concernées par l’inflammation : tendinite, bronchite, sinusite, gastrite, colite, arthrite…
Il convient de distinguer l’inflammation aigüe de l’inflammation chronique.
– Une inflammation aigüe est, si tout va bien, résolue en deux semaines. Le système immunitaire est efficace, efficient, avec une dépense énergétique minimum. La gestion de cette inflammation va générer de la chaleur, de la rougeur, de la douleur et parfois une tuméfaction. Les marqueurs de l’inflammation lors d’une analyse sanguine par exemple sont élevés, il s’agit le plus souvent de la CRP et de la Vitesse de Sédimentation qui peuvent être augmentées puis vont revenir à la normale lorsque l’épisode inflammatoire est géré.
– Une inflammation chronique, dite de bas grade ou inflammation froide ne va pas déclencher ces marqueurs (ou très peu). Elle peut passer inaperçue, voire n’être même pas douloureuse. On la retrouve à la base de toutes les pathologies cardiovasculaires, le diabète de type II, les maladies auto-immunes, le cancer, les maladies neurodégénératives, la dépression, la fibromyalgie ; le burn-out (voir article de blog sur ces deux sujets) ; cette inflammation déclenche et/ou aggrave l’obésité, la difficulté à perdre du poids et toutes les manifestions du syndrome métabolique ; les réactions allergiques ; la neuro-inflammation… la liste est infinie. C’est un cercle vicieux qui commence puisque ces pathologies se développent sur un terrain enflammé mais aussi nourrissent l’inflammation qui va perdurer.
De plus, il se produit une dimimution de l’efficacité des mitochondries à produite de l’ATP qui est notre carburant. Il va donc y avoir une fatigue qui s’installe et peut elle aussi devenir chronique.
Concernant le cancer, qui se développe déjà sur un terrain enflammé, le caractère chronique de l’inflammation va permettre et faciliter le développement de métastases.
UNE ÉQUATION SIMPLE ET POURTANT MÉCONNUE
POROSITÉ INTESTINALE + POROSITÉ DE LA BARRIÈRE HÉMATO-ENCÉPHALIQUE = NEURO-INFLAMMATION
80% de notre immunité se loge au creux de notre ventre. Nos neurotransmetteurs sont synthétisés en grande quantité dans les intestins, notamment 95% de la Sérotonine qui conditionne notre détente, notre bien-être et la qualité de notre sommeil. La Dopamine, responsable de notre belle énergie le matin, serait produite à 50% dans l’intestin.
Notre Immunité intestinale, c’est : des cellules immunitaires spécifiques + une perméabilité intestinale efficace + un microbiote sain et diversifié. Se rajoutent à ce tableau des centaines de millions de neurones et nous comprenons mieux la notion de système nerveux entérique lié au système nerveux autonome.
Lorsqu’une inflammation de bas grade touche la zone digestive, il y a des risques que tôt ou tard des manifestations neurologiques se déclenchent.
De mon expérience de naturopathe, je n’ai jamais vu une seule personne dépressive avec un système digestif performant, qui va bien ; cela n’existe pas. Ces deux systèmes, nerveux et digestifs, sont tellement liés qu’ils sont pour moi indissociables.
Quels vont être les signes cliniques, les symptômes dans ces cas là ?
Troubles digestifs avec troubles du transit ; ballonnements ; gaz ; douleurs diffuses ; reflux gastro-oesophagien ; fatigue chronique; troubles du sommeil ; problèmes cutanés ; prise de poids avec difficultés à le perdre ; résistance à l’insuline ; anxiété ; angoisse ; dépression ; brouillard mental ; troubles de la mémoire et de la concentration…
Cette porosité intestinale laisse passer des toxines dans la voie générale, sanguine et va déclencher une inflammation qui peut se généraliser. Le système immunitaire intestinal est dépassé.
Le foie va avoir de plus en plus de difficulté à assainir la situation et peuvent se déclencher des troubles hormonaux : syndrome prémenstruel ; bouffées de chaleur ; sueurs nocturnes ; hypothyroïdie ; thyroïdite de Hashimoto ; infertilité ; problèmes de prostate ; troubles de l’érection ; baisse de la libido… l’inflammation est généralisée. Il peut se rajouter des douleurs ostéo-articulaires chroniques très tenaces comme les sciatiques et cruralgies, les tendinites qui durent des années.
1ère ÉTAPE : RÉPARER LA MUQUEUSE INTESTINALE et RÉGÉNÉRER
LE MICROBIOTE L’ALIMENTATION HYPOTOXIQUE : inutile de penser réparer votre microbiote avec des probiotiques et votre muqueuse avec de la glutamine si vous ne changez pas d’alimentation. C’est l’étape incontournable car une alimentation pro-inflammatoire est à la base de tous les symptômes décrits ci-dessus. Dans 100% des cas ! Ah oui, je sais que vous allez me haïr mais si votre naturopathe vous dit le contraire, fuyez à toutes jambes et envisagez de faire une réforme alimentaire sérieuse, un travail de fond puissant et régénérateur avec un/une naturopathe compétente, expérimentée et formée sérieusement. Le bouche à oreille est votre meilleur indicateur.
Donc la réparation passe d’abord par l’adoption d’une alimentation hypotoxique, vivante qui fait la part belle aux aliments les plus frais, les plus simples, les plus assimilables donc les plus faciles à digérer. Si votre muqueuse intestinale est très enflammée, il y a des risques qu’elle réagisse à l’introduction (ou réintroduction) des fibres végétales donc il faut que cela se fasse en douceur et très progressivement : fruits frais entre les repas ; crudités douces en petite quantité ; légumes cuits vapeur variés et bien mastiqués ; poisson et volaille ; féculents simples naturellement sans gluten (éviter d’introduire les aliments estampillés « sans gluten » des magasins bio car la plupart sont indigestes) ;
Les jus de légumes frais, maison, à l’extracteur sont une solution de choix, avec 80 à 90% de légumes pour seulement 10 à 20% de fruits. Ces jus ont des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes très bénéfiques très rapidement.
Par exemple, pour 500 ml de jus : 3 carottes, 1/2 concombre, 1/2 bulbe de fenouil, 1/2 citron jaune + 1 pomme. Vous pouvez varier les plaisirs et je vous invite à consulter mes réseaux Instagram (jpridigat.naturopathe) et Facebook (Jacqueline Pridigat) sur lesquels je publie régulièrement des recettes délicieuses et nourrissantes, approuvés par mes papilles.
Buvez de l’eau de source, au moins 1 litre 1/2 par jour. L’eau éteint le feu.
Stoppez les aliments pro-inflammatoires : sucres industriels ; produits laitiers animaux sous toutes formes surtout pasteurisés ; tout ce qui contient du gluten y compris le pain (gluten sans le blé, orge, avoine, seigle, épeautre, petit épeautre, kamut). Il est déconseillé au début du processus de manger du « pain sans gluten ». Limitez la consommation d’oléagineux (amandes, noisettes, cajou…). Arrêtez le café, l’alcool, le tabac qui sont des substances très inflammatoires.
2ème ÉTAPE : FAVORISER LA DÉTOXIFICATION HÉPATIQUE
Procéder à une détoxification hépatique sans changement alimentaire peut entraîner des crises curatives difficiles à supporter. En effet, de nombreuses toxines mobilisées par des plantes détoxifiantes par exemple peuvent provoquer des maux de tête, des nausées, des douleurs musculaires et crampes, de la fatigue, de l’anxiété, etc… Pour les éviter, un travail de nettoyage intestinal est efficace ainsi que la bouillotte sur le foie. Vous pouvez procéder à des lavements intestinaux à la maison ou faire une irrigation côlonique chez un/une naturopathe spécialisée dans cette pratique extrêmement efficace et libératrice.
J’affectionne particulièrement la plante Chardon Marie pour son action de soutien hépatique ainsi que l’acide R alpha-lipoïque, acide soufré au pouvoir détoxifiant et anti-inflammatoire puissant. Pour un conseil personnalisé, consultez votre naturopathe qui saura adapter les micronutriments à votre cas particulier. De très nombreuses solutions existent, profitez-en.
3ème ETAPE : RESPIRER et BOUGE
Prendre soin de Soi passe aussi par la mobilisation du corps dans son entier et par une bonne oxygénation.
Les étirements doux sont nécessaires pour un bon fonctionnement des articulations, tendons et muscles endoloris, si possible le matin à jeun. Regardez sur Youtube, il y a de bonnes vidéos initiées par des kinésithérapeutes. Marcher, faire du vélo, du yoga et pilates est un vrai régal pour le corps qui retrouve sa souplesse et sa fonctionnalité naturelles. Même 5 mn par jour sont suffisantes, c’est la régularité qui paye – pas l’intensité et la durée qui peuvent être décourageantes.
Ces exercices physiques vont entraîner une meilleure oxygénation de tout l’organisme qui va commencer à se dépolluer et se régénérer en douceur.
Ne forcez pas, respectez-vous et aimez-vous ! Vous le méritez.
Jacqueline Pridigat
Naturopathe et formatrice
Rendez-vous au cabinet Aubière Santé 04 73 69 46 92 ou en ligne
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