Les Etats Modifiés de Conscience (EMC)
L’ethnologue Georges Lapassade définit un état modifié de conscience* (EMC) comme rassemblant à « un certain nombre d’expérience au cours desquelles le sujet a l’impression que le fonctionnement habituel de sa conscience se dérègle et qu’il vit un autre rapport au monde, à lui-même, à son corps, à son identité (États modifiés de conscience » (éd. PUF, 1987).
Nicolas Dument, dans son livre « Aux frontières de l’Esprit », nous présente une cartographie des quatre grands types d’EMC selon Sylvie Desthiollaz.
- Les EMC communs et spontanés, par exemple le rêve,…
- Les EMC provoqués (au moyen technique), par exemple l’hypnose, sophrologie,…
- Les EMC altérés et pathologiques, exemple délire, hallucination,…
- Les EMC non ordinaire, par exemple péri-mortelles (expérience de mort imminente ou EMI), expérience psycho-spirituelles, expériences médiumniques, etc.
Les EMC ont des effets neurologiques. L’hémisphère gauche est classiquement associé aux traitements analytiques, alors que l’hémisphère droit est associé aux processus intuitifs et à la créativité. Le cortex préfrontal antérieur, lui est le siège de la conscience analytique. ( …).
Différents marqueurs neurophysiologiques ont été scientifiquement identifiés dans divers EMC (…). On observe globalement :
- Une modification de l’activité des deux hémisphères cérébraux: en transe chamanique par exemple, l’hémisphère droit s’hyperactive jusqu’à devenir prédominant, alors qu’en hypnose, on tend vers un équilibrage entre les deux hémisphères (tout dépend du type de transe hypnotique) ;
- Une augmentation des échanges d’informations via le corps calleux (i.e. les réseaux fibres de substance blanche qui relie les deux hémisphères). Ce qui signifie que la collaboration inter-hémisphérique est plus intense qu’à l’état ordinaire ;
- Une inhibition, faible ou intense du cortex préfrontale (siège de la conscience analytique), permettant à d’autres zones plus intuitives, habituellement inhibées, de s’exprimer. Cela va donc dans le sens d’une diminution de la saisie rationnelle du monde et de la conscience ordinaire de l’ego ;
- Une augmentation de la puissance des ondes alpha (relaxation) thêta (extases avec imageries riches) ou gamma (conscience plus vaste et intégrée), selon le type d’expérience sollicitée ;
- Une rapidité accrue de la transmission électrique des flux synaptiques en cas de transe chamanique (mesurée récemment jusqu’à 6 fois plus que dans un état normal !) ;
- Une libération des neurotransmetteurs associés au plaisir, comme les endorphines, et une dominance du fonctionnement parasympathique ;
Une libération de certains potentiels d’exploration et d’auto-guérison.
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*Extrait du livre, Nicolas DUMONT, Aux Frontières de l’Esprit, les capacités extraordinaires des états modifiés de conscience, éd. IDEO 2020.